Charge Mentale et Charge Raciale

Les pieds dans le plat!

La personne avec qui je vis, est très au fait de ces définitions, de son rôle et du nouvel engagement qu'elle doit prendre. Ça reste tout de même compliqué et je vais vous raconter un peu ma vie.

DEFINITIONS

La charge mentale: depuis petite, les femmes et les hommes sont entrainés, formés et éduqués à correspondre à une certaine image. L'homme doit être fort, viril, dominant, le support financier principal du foyer, calme et la froid. Quant aux femmes, elles doivent être mère, cheffe de projet personnel et d'intérieur (de la maison), gentille, douce, souriante et autres clichés sexistes.

De ces clichés, une pression sur le rôle de la femme s'en ressent. Nous devons penser aux choses du quotidien (les courses, le ménage, les papiers administratifs, etc.), à nos proches et leurs besoins, à nos obligations professionnelles et nous-mêmes.

Un exemple: pendant que je prépare une compte-rendu, je vais aussi, penser à appeler un fleuriste pour l'anniversaire de ma belle-grand-mère, tout en ajoutant des courses sur la liste et en planifiant la cuisine du dessert, car nous sommes invités le soir. Je peux même faire plusieurs choses en même temps.

La personne de ma vie, va juste écrire son compte-rendu.

La charge raciale: Le fait de ne pas être blanche, fait que plus régulièrement, je vais réfléchir à ma condition, à celle des autres. Je vais essayer d'écouter, regarder ou lire des témoignages, des essais ou émissions sur les sujets du racisme et de l'antiracisme.

Je vais sans arrêt réfléchir à comment partager ces informations auprès de mes proches, comment les inciter à réfléchir à ces thèmes comme moi et les appliquer dans leurs vies. C'est extrêmement stressant, car on ne se sent pas nécessairement en sécurité raciale dans son cadre de vie et vouloir le changer, c'est prendre le risque de se mettre à dos des personnes qui n'ont aucune conscience antiraciste ou très peu de connaissance sur le sujet. Ces personnes, si cela ne les touche pas personnellement ou si personnes dans leur entourage immédiat ne l'a expérimenté (ou plus souvent, ne leur en ont pas parlé), elles vont se braquer, m'agresser et nous allons immédiatement entrer en conflit.

La charge raciale, c'est par exemple, sans arrêt se demander si le personnel médical avec lequel on a rendez-vous, va nous discriminer ou non. Cette charge est constante et tant que l'on ne l'a pas expérimenté ou compris une fois dans sa vie, c'est une notion difficile à comprendre.

Photo: Alex Green (Pexels)

Lorsque ces 2 charges s'accumulent, elles s'accumulent psychologiquement pour les personnes comme moi, engagée et consciente de leurs conditions. Ces charges sont une pression permanente. Avoir des personnes qui comprennent un ou les 2 domaines sont importantes car elles nous aident à porter ce fardeau et peut-être qu'un jour, ce fardeau disparaitra.

Sources:

Emmaclit, Fallait demander

Charge mentale - Le billet de Nora Hamzawi (parce que Nora est hilarante)

Emilie Tôn, "La 'charge mentale' le syndrome des femmes épuisées 'd'avoir à tout penser' "

Instagram " La charge raciale"

Séverine Kodjo-Grandvaux, "Livre : Maboula Soumahoro explore la « charge raciale », Le Monde

Maboula Soumahoro, Le Triangle et l’Hexagone : réflexions sur une identité noire

Lou Eve, @la.charge.raciale (Instagram)

Lou Eve, "À la découverte de la 'charge raciale' ", diesel.fr