top of page
  • Photo du rédacteurMarine Baby

Disney et la grossophobie

Dernière mise à jour : 19 oct. 2021

Disney a instauré ou perpétué et diffusé un bon nombre de clichés et de normes que nous avons complètement assimilés. Ces clichés varient des princesses ont toujours les cheveux longs et portent des robes, au fait que les belles-mères sont toujours méchantes et que les princes ou les personnes assignées hommes savent se battre.


Mais, il y en a aussi les personnes grosses. Iels sont souvent des antagonistes ou des figures dites "humoristiques" caractérisées par un soit disant manque d'intelligence ou en étant un moins bon exemple de leur "genre" (moins féminines ou masculines).


Ouiiiii, tous les vilain.e.s ne sont pas gros.se.s, mais statistiquement, les personnages gros sont davantage négatifs que positifs, et je ne parle pas uniquement des ennemies des héros et héroïnes minces.


DEFINITION


La grossophobie ce n'est pas la peur des personnes grosses, mais bien un ensemble de clichés négatifs et de comportements à l'égard des personnes grosses. Je dis "gros.se" pour parler des personnes ayant un poids non accepté par la société, ceci va du "surpoids" à l'obésité.


La grossophobie est une discrimination systémique. On estime que les personnes grosses représentent 1/6e de la population, pourtant rien dans nos espaces publiques et privés ne sont pensés pour eux.


Combien de personnes font de la grossophobie ordinaire? : "Je suis grosse, je fais du 38!", "ohlala j'ai pris 4 kg, je suis obèse", "quoi elle a pas perdu tous ses kilos de grossesse?", "les gros.se.s ne devraient pas porter de leggings" et j'en passe!


Mais, cela n'a rien d'étonnant car nos médias ne nous montrent de corps gros que pour les humilier ou les associer à des maladies.

Le corps médical est le domaine professionnel qui fait le plus de tords aux personnes grosses. Ces dernières sont souvent mal diagnostiquées car on veut mettre leurs maux sur leur poids. Si seules les personnes grosses tombaient malades, ça se saurait... La grossophobie tue!


Et Disney dans tout ça?



Avant-Propos: Je ne traiterai que des films que j'ai vus, ainsi que des personnages humains et pas des animaux, bien que ces derniers aussi rentrent dans la problématique grossophobe. Ex.: Baloo est le gros ours gentil, mais naïf qui accompagne Mowgli.



LES GROS.SE.S: DES ANTAGONISTES


Nous avons donc les gentil.le.s minces de côté du bien et les gros.se.s du côté des vilains.


Les vilain.e.s grosses célèbres sont:


Mickey mouse: Pete ou Patty


Blanche-Neige: le chasseur


Alice au Pays des Merveilles: la Reine de Coeur


Merlin l'enchanteur: Madame Mim


La Petite Sirène: Ursula


Pocahontas: Ratcliffe


La Planète au trésor: John Silver



LES GROS.SE.S: LES SECONDS ROLES HUMORISTIQUES


Iels sont censés être drôle pour diverses raisons: leur naïveté, leur maladresse, leur manque de chance ou parce qu'iels sont représenté.e.s comme étant moins intelligent.e.s.



La belle au bois dormant: le roi Hubert (son beau-père), Flora et Pimprenelle


Peter Pan: George (le père des enfants), Chef Authochtone, Mouche


Cendrillon: le Roi


La Belle et la Bête: Maurice et Le Fou


Aladdin: le sultan et les gardes


Hercule: Philoctete et Thalia


Mulan: Chien Po, Yao et la marieuse


Kuzco, l'empereur mégalo: Pacha


Atlantis, l'empire perdu: Gaëtan Molière


La Princesse et la Grenouille: Big Daddy et Mama Odie


Raiponce: quasiment toutes les personnes dans la taverne


]]

Rebelle: Le Roi Fergus, Seigneur Dingwall, Maude


Raya et le dernier dragon: Tong



LES GROS.SE.S: DES MAUVAISES "REPRESENTATIONS" DE L'EXPRESSION DU GENRE


Je reviendrai sur la queerphobie chez Disney dans un autre article, mais il me semblait important de parler de la grossophobie et de l'expression du genre telle qu'elle est conçue dans nos sociétés hétéro-cis-normées et représentées chez Disney.


Les exemples les plus pertinents sont certainement Ursula (La Petite Sirène) et la Marieuse (Mulan) qui sont des parodies grotesques de dragqueens. Comme si le fait qu'elles soient méchantes, leur genre et leur expression du genre ne pouvaient cisgenre féminin. Qu'à cela ne tienne: "non-binary is the new black".


Les personnages masculins gros, quant à eux, sont souvent dans des positions où leurs ventres sont en avant. Également, nous avons les gentils, mais niais tels que Mouche (Peter Pan) ou le touriste (Lilo et Stitch) et cela, même si ils ont des postes importants (cf.: le Sultan dans Aladdin); ou, ils sont dépeints comme des personnes violentes qui en réalité sont très sensibles comme Tong (Raya et le dernier dragon) ou les bandits de la Taverne de Raiponce.

Le touriste (Lilo & Stitch)



CONCLUSION


La grossophobie chez Disney n'est pas uniquement une affaire de représentation physique, elle passe aussi par les comportements ou propos des personnages. La fée clochette qui mesure ses hanches et se trouve grosse est une scène d'une extrême violence.


Toutefois, depuis peu des personnages gros ont désormais des rôles principaux valorisant, contrairement au Bossu de Nôtre-Dame. Il y a Ralph (personnage éponyme), Maui et Chef Tui (Moana).

À gauche: Ralph / À droite: Maui


Et dernièrement, Pixar nous a offert un personnage secondaire non-stéréotypé afro-descendant féminin: Dorothea Williams (Soul)


Les représentations importent sur nos écrans. Elles permettent aux enfants de pouvoir s'identifier de manière positive et de voir des personnes qui leurs ressemblent.

Je vois des efforts, notamment chez Pixar (qui appartient à Disney, je le rappelle) et j'espère en voir d'autres.



Pour aller plus loin:

English:

fatphobia, Collins Dictionary


Fatphobia & Our Children, Monday, 21 Sept 2020


Français:


12 vues0 commentaire
bottom of page