La représentation compte, qu'est-ce que cela veut dire?
- Marine Baby
- 11 mai 2022
- 3 min de lecture
Ce sont surtout sur les réseaux sociaux anglophones qu'une prise de conscience des injustices systémiques est apparue. Il semble que seule une catégorie de personne était représentée : les personnes blanches ou claire de peau, valides, neurotypiques, cisgenres, hétérosexuelles et minces.
On parle essentiellement de la représentation dans un cadre racial; beaucoup ont réalisé l'importance d'avoir davantage de personnes non-blanches dans les espaces visuels (séries TV, films, panneaux d'affichages, publicités, etc.); or ce sont toutes les catégories de personnes oppressées qui ont besoin de plus d'espace médiatique et visuelle : les personnes handicapées, les personnes malades, les personnes LGBTQIA+, les personnes grosses, les personnes racisées et les personnes de religions autre que chrétienne.
Pourquoi est-ce important?
Nous passons en moyenne entre 2 et 6h par jour devant des écrans. Imaginons ce que cela peut bien faire à notre cerveau et nos représentations quand nous ne voyons jamais personne nous ressemblant?
Le cerveau comprend que le modèle qui est présenté et le modèle dont il faut se rapprocher pour arriver à un certain statut social.
C'est aussi invisibiliser les problématiques des personnes ne correspondant pas à ce modèle. Or, les personnes handicapées et/ou les personnes de la Majorité Globale*, ne rencontrent pas les mêmes problèmes qu'une personne blanche valide.
*non-blanche. Il y a dans le monde plus de personnes dites racisées que de personnes blanches. C'est donc une Majorité Mondiale/Globale.

Un exemple personnel
Pitchoune, mon enfant, n'a jamais vu "La Reine des Neige", mais lorsqu'iel a découvert le visage d'Elsa sur un vêtement, iel a crié "mais, c'est moi!".
A seulement 2 ans, Pitchoune avait déjà une intégréex ses traits et notamment de la couleur de ses cheveux, de ses yeux et de sa peau. Elsa a les mêmes traits! Mais, des princesses Disney et des personnages de dessin animés blonds et blancs, il y en a énormément!

Les conséquences de ce manque de représentations
Ne pas montrer ces personnes, c'est tout simplement nier leur existence.
Les personnes de ces groupes oppressés développent souvent un manque de confiance et d'estime d'elles-mêmes.
Elles peuvent aussi avoir recours à des techniques pour cacher leurs appartenance afin de se rapprocher de ce modèle de personnes, qui leur a été présenté depuis l'enfance.
Ne pas offrir de représentations de ces groupes, c'est aussi participer à créer un imaginaire collectif plein de biais et de stéréotypes à l'égard de ces différentes communautés.
Par conséquent, ces personnes qui sont également discriminées à l'emploi, vont souvent accepter des emplois moins bien payés et en dessous de leurs qualifications par manque de confiance en elle; ou travailler un passing afin de préserver leurs santés mentales et parfois physiques, mais aussi garder leurs emplois.
Les résultats positifs qu'auraient davantage de représentations
Tout d'abord, cela permettrait aux enfants de voir leurs existences RECONNUES.
Cela permettrait sans doute aux communautés de se retrouver et de pouvoir s'entraider car elles auraient pu voir ce que les autres groupes vivent.
Voir des représentations d'autrui, c'est mieux les comprendre et comprendre autrui, c'est créer un monde plus bienveillant et inclusif.
Pour aller plus loin
Yabut Nadal K.L, Ph.D., Why Representation Matters and Why It’s Still Not Enough Reflections on growing up brown, queer, and Asian American, Psychology Today, December 27, 2021
Rogers O., Why Representation Matters in Kids' Media, Our new report highlights the instrumental role media can play in kids’ understanding of race and ethnicity, Common Sense Media, October 20, 2021
Elbaba R., Why on-screen representation matters, according to these teens, PBS, November 14, 2019
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